QUASAR CONCEPT participait, fin novembre 2021, au Forum de l’électronique à Angers. Un événement organisé conjointement avec le salon SEPEM Industries. Trois jours de présence pour l’entreprise. Pour mettre en valeur son offre, tant en matière de bancs de test et moyens d’essais que l’activité électronique (conception, industrialisation et production de cartes, sous-ensembles et produits complets). Mais aussi pour prendre le pouls du marché dans un contexte tendu d’approvisionnement des semi-conducteurs. Interview Hervé Craipeau, directeur commercial.
Quel était l’objectif de cette participation QUASAR CONCEPT au Forum de l’électronique ?
Hervé Craipeau : Tout d’abord, répondre présent à domicile puisque nous sommes implantés à Avrillé (Angers). C’est aussi un salon professionnel d’envergure nationale mais en région. L’objectif était de rencontrer nos clients ou futurs clients, en présentant à la fois des produits qui ont été testés sur nos bancs de test ou équipements d’endurance et des produits électroniques que nous avons développés en interne. Cela pour montrer le double positionnement de QUASAR CONCEPT et une prise de contacts 50/50.
Quel est l’impact actuel sur la filière électronique de la pénurie en semi-conducteurs ?
Hervé Craipeau : Le principal impact concerne les cartes électroniques et le changement éventuel du micro-processeur par une référence qui soit sourçable et disponible. Si le composant est en rupture, cela peut contraindre à une refonte partielle du design CAO de la carte et reprise du prototypage. Tous les secteurs sont impactés : de l’automobile aux produits destinés au grand public comme l’électroménager. Nous n’avons pas d’horizon visible de sortie.
Comment l’équipe QUASAR CONCEPT s’adapte-t-elle à cette situation ?
Hervé Craipeau : Par le sourcing quotidien des composants accessibles sur le marché afin de ne pas interrompre notre chaîne de production en phase avec le besoin du client. Egalement en étant en adaptation permanente pour modifier tel ou tel point connexe quand il faut changer un composant s’il est en rupture. Exemple sur un appareil de mesure : l’intégration de nouvelles caméras a entraîné une évolution du logiciel de pilotage.
Semi-conducteurs : une question de souveraineté industrielle
La pénurie de semi-conducteurs a démarré après le printemps 2020 et les confinements planétaires, liés au Covid-19. En sortie de restrictions, après un arrêt brutal de production, la demande mondiale en processeurs, capteurs et microcontrôleurs s’est envolée. Un cumul de facteurs – dont une recrudescence de l’épidémie en Asie du sud-est, notamment en Malaisie, à l’été 2021 – et une demande toujours forte maintient une situation tendue, allant jusqu’à l’arrêt momentané de chaînes dans l’industrie automobile comme Opel. Selon les experts, une amorce de détente pourrait se produire au second semestre 2022. Un rapport du cabinet Deloitte, publié le 30/11/2021, repris par ZDNet, mise sur fin 2022 avec des délais de livraison qui seraient alors estimés entre 10 et 20 semaines.
Cette situation illustre la question ancienne de l’absence d’indépendance des Etats concernés. Qu’il s’agisse des Etats-Unis où le Président Joe Biden a annoncé en avril 2021 un plan pour créer des usines sur le sol américain ou de l’Europe qui envisage de produire 20% des semi-conducteurs dans le monde d’ici 2030 selon une feuille de route publiée en mars 2021 !
Doubler le nombre d’usines selon Thierry Breton, commissaire européen à l’industrie
Le Commissaire européen à l’industrie Thierry Breton s’est exprimé sur le sujet le 2/12/21 dans les colonnes du quotidien Ouest-France. « Avec le développement des véhicules électriques, de l’internet des objets, de la 5G, du edge-computing… le marché mondial va passer de 500 milliards de dollars aujourd’hui à 1000 milliards en 2030. Pour répondre à une demande qui double, il faut doubler le nombre d’usines », estime-t-il.
Dans l’Hexagone, le plan France 2030 pour les investissements de demain a été dévoilé en octobre dernier par le Président Emmanuel Macron : six milliards d’euros sont prévus pour « doubler » la production électronique du pays et « sécuriser » les approvisionnements en puces.